le métier de tireur argentique noir & blanc

chez dupon-phidap

Avec plus de 50 années d'existence, Dupon-Phidap est un laboratoire photographique, expert en impression argentique et numérique pour la communication des marques. 
 
 
Comment est née votre passion pour la photographie ?
 
Thomas Consani : "Je suis né dans et avec la photographie et le tirage argentique car mon père était tireur. C’est avec lui que j’ai appris ce métier qui est devenu une passion. Le goût de la prise de vue m’est venu en photographiant des concerts de rock alternatifs fin des années 80 et de pouvoir les tirer moi-même."
 

Quel est votre ressenti quand vous entrez dans la chambre noire ?
 
"Le moment où je rentre dans la chambre noire est assez magique. C’est un endroit sombre avec des lumières orangées ce qui donne une ambiance mystérieuse et fantasmagorique. Sur le plan technique, quel plaisir de satisfaire les photographes en donnant vie à leurs photos à travers mes tirages."
 

Vous parlez souvent d’apprendre à lire une photo, qu'est ce que cela signifie ? 
 
"Oui lire une photo c’est comme lire une partition de musique, il faut respecter le compositeur de cette dernière qui l’a composé ni trop lente, ni trop rapide, ni trop forte avec le tirage, ni trop sombre, ni trop clair, ni trop gris, il faut devenir le photographe au moment où il a pris sa photo avec son état d’esprit et ses émotions."
 

Votre avez besoin de prendre votre temps pour bien faire votre métier. Dans cette société où tout va à 100 à l’heure, où la contemplation se perd pour laisser place aux perches à selfie et photos Instagram, vous sentez-vous doté d’une mission pour témoigner aux générations actuelles et futures que l’instant n’est beau que s’il est vécu pleinement ?
 
"C’est exactement ce que je dis à mes stagiaires « prenez votre temps, ne soyez pas dans le consumérisme du temps et de l’immédiateté. que ce soit en prise de vue ou au tirage. » Mais ce n’est pas uniquement avec les jeunes, c’est avec toutes les générations. Après un passage en chambre noire, ils ont une vision du temps qui change car non seulement ils sont dans l’obscurité donc perte de notion de durée, mais surtout le tirage n’apparait pas en 5 secondes, ce qui les oblige à être à la disposition du processus de développement et non l’inverse."
 
 
Pouvons-nous comparer votre métier à celui de monteur cinéma ? Si les rushs sont moyens, le monteur peut quand même arriver à raconter une belle histoire. Vous, quand il manque quelque chose à un cliché, vous pouvez en faire un chef d’œuvre ? 
 
"En effet la comparaison est judicieuse. J’arrive à rendre une photo plus intéressante et captivante grâce au tirage. Si et quand je réinterprète une photo, c’est toujours en accord avec le photographe. Je lui propose d’autres manières de la tirer en densifiant et contrastant certaines parties de la photo."
 
 
Quels types de photos aimez-vous faire quand vous êtes en voyage ou dans la vie de tous les jours ? qu’est-ce qui vous émeut ?
 
"Ce qui me plait dans la recherche photographique ce sont les matières, les jeux d’ombres, les textures, la géométrie. Je m’éloigne du réalisme pour me rapprocher de l’abstrait."
 
 
Le numérique prend beaucoup de place, je crois qu’il reste 6 tireurs argentique en France. Cette discipline a-t-elle toujours un bel avenir ?
 
"C’est avant tout une belle passion et un beau métier. Oui je pense que malgré le numérique et les futures technologies, l’argentique perdurera car nous aurons toujours besoin d’authenticité."